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D'une rive à l'autre
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2014 : Inch Sallach !

Dans mes aides, dans mes épreuves, on m'a dit parfois "tu es un ange". En centre de rééducation, après avoir connu la dégringolade sur plusieurs années, épuisée physiquement et moralement, mes muscles ne tenaient plus mes omoplates qui remontaient. Une kiné m'a dit, on appelle cela les ailes d'ange, tu es un ange et je me rappelle lui avoir répondu "je ne veux pas être un ange, je ne suis pas un ange". Je veux être reconnue comme un être humain qui a droit de gouter aux plaisirs de la vie. Je me suis rebellée et il a fallu me prendre souvent dans une pièce isolée parce que j'étais au summum de la rébellion. Je me bats toujours pour cette reconnaissance à part entière.

Souvent, seule,, dans ma lutte pour y arriver, j'ai confié que j'avais la sensation d'ouvrir des chemins pour les autres, d'être là pour les autres et à plusieurs reprises, une personne me disait "mais peut être que tu es là pour ouvrir des chemins et c'est tout". Et bien, non, le "c'est tout", c'est trop facile. Et moi dans tout ça. J'y mets toute mon énergie à ouvrir ses chemins, j'y mets beaucoup de ma personne et quand la route commence à être bien tracée, c'est comme si une foule dévalait sans prendre garde à ma présence. Je n'existe plus ou presque, c'est pareil. Je veux bien ouvrir des chemins mais je veux en profiter.

Je n'aime pas me retourner mais parfois un mot, un simple mot ou une attitude me ramène en arrière. Combien de fois on m'a dit "mais je ne voulais pas te faire de mal". Oh mais c'est sûr et je l'espère. Il ne manquerait plus que ça ! Mais si on ne veut pas me faire de mal, je serais tentée de dire "mais faites moi du bien !". Ce n'est pas demain que moi j'ai envie de vivre, de rire, de m'amuser, c'est maintenant parce que j'ai conscience que demain n'existera peut être pas ou que je ne pourrais plus. Parce que toute ma vie, on m'a dit "demain" et que je n'ai rien vu ou si peu. J'ai du mal à trouver ma place car depuis toujours j'entends "hier" et "demain" et moi, c'est juste con mais moi je vis au "présent". Je vis là, la minute qui est en train de s'écouler alors hier et demain, pour moi, ça n'a pas de grande signification. Je suis à fond dans l'instant, là, dans l'instant T

Bientôt l'année 2013 va se terminer et ça aura été une année très difficile pour moi. Oui je sais pour d'autres aussi mais de temps en temps j'ai envie de penser à moi parce que la plupart du temps je pense aux autres. Je ne regarde pas le pire car il y a toujours pire que soi et si on marche en regardant en bas, on prend le risque de se prendre un poteau en pleine figure ou un mur voire de faire le pas de trop et de tomber dans un goufre. Je ne marche pas non plus en regardant trop haut. Oui il y en a qui sont très hauts mais je leur laisse la place. Non je regarde droit vers l'horizon, au même niveau que moi. L'année qui est en train de s'achever est une année où j'ai beaucoup travaillé sur moi, où je vois la vie encore différemment, où j'essaye de m'ancrer à la terre profondément parce que la tempête est violente, d'avoir les pieds sur terre un maximum. Ne plus s'accrocher aux promesses. Ne plus attendre un anniversaire festif. Non, Ne plus rien attendre du tout. S'il y a du soleil, juste prendre la chaleur du soleil. S'il y a un léger vent, se laisser caresser par le vent. S'il y a de belles couleurs sur mon chemin, les admirer. Et puis c'est tout. Etre dans l'émotion la plus pure, la plus simple. Une forme de résignation à des rêves pour être en accord avec moi et ne plus souffrir d'attendre. Juste envie de vivre !

Et parce qu'il y a en moi ce chemin si pentu, ce mélange de cultures, de soif de connaissances, curieuse de tout, j'ai juste envie de dire pour 2014 Inc Allah !